29 Ιουν 2012

Μητροπολίτης Γαλλίας Εμμανουήλ προς τον Πάπα: Εις πολλὰ έτη, Αγιώτατε!


Η ομιλία του Μητροπολίτη Γαλλίας Εμμανουήλ (στα Γαλλικά) κατά τη συνάντηση με τον Πάπα  Βενέδικτο της Αντιπροσωπείας του Οικουμενικού Πατριαρχείου που  συμμετάσχει στον εορτασμό των Αγίων Αποστόλων Πέτρου και Παύλου. Τελικά η προσφώνησις «Αγιώτατε» είναι ένας απλός και ακίνδυνος τίτλος  ευγενείας ή  δηλώνει κάτι άλλο;

Εκτός από τον Μητροπολίτη Γαλλίας Εμμανουήλ συμμετείχαν ο Επίσκοπος Φιλομηλίου Ηλίας και ο Κωδικογράφος της Αγίας και Ιεράς Συνόδου Διάκονος Παϊσιος  Κοκκινάκης. (Asianews.it ) Δείτε τα βίντεο:-Αντιπροσωπεία του Οικουμενικού Πατριαρχείου στο Βατικανό. Ο Μητροπολίτης Γαλλίας Εμμανουήλ ασπάζεται τη δεξιά του Πάπα
ALLOCUTION
DE SON EMINENCE LE METROPOLITE EMMANUEL DE France
A L’OCCASION DE LA FÊTE PATRONALE DE L’ÉGLISE DE ROME
(29 Juin 2012)
Votre Sainteté,
Aujourd’hui, l’insigne honneur nous est de nouveau accordé de nous présenter devant Vous, au nom de Votre frère le Patriarche Œcuménique Bartholomée, afin de vous transmettre ses bienveillantes salutations à l’occasion de la fête des Saints Apôtres Pierre et Paul, fête patronale du siège de l’Eglise de Rome.
A cette occasion, il convient de rappeler l’importance du dialogue entre nos deux Eglises Sœurs, en tant qu’il constitue le ferment de communion que nous souhaitons rétablir, et auquel nous nous consacrons par la multiplication de nos rencontres, dans la perspective, si centrale pour notre cheminement commun, de la restauration du lien eucharistique qui nous fait encore si cruellement défaut.
De même que le pain est composé à partir d'un grand nombre de grains de blé, de même "nous tous, ensemble, et avec le Christ, nous ne faisons qu'un tout. En effet, ce n'est pas d'un corps que se nourrit celui-ci, d'un autre corps que se nourrit celui-là ; c'est le même corps qui les nourrit tous." Ainsi, Saint Jean Chrysostome exprime-t-il l'union par l'Eucharistie, commentant un passage du Saint Apôtre Paul[1].
Le prédicateur poursuit par une exhortation à la charité, qui d'après le ton de l'homélie semblait manquer à son époque parmi ses destinataires : "maintenant, si nous participons tous au même pain, et si nous devenons cette même substance, pourquoi ne montrons-nous pas la même charité ? Pourquoi, par la même raison, ne devenons-nous pas en cela aussi un ?". Cette charité devrait régner entre les communiants puisqu'ils constituent le Corps unique du Christ. Le lien entre participation eucharistique et charité est plus qu'une exhortation morale, car l'Eucharistie est envisagée ici comme une puissance de charité et de cohésion, propre à surmonter les oppositions entre membres d’une même assemblée. Ceci est conforme également à une injonction johannique : l'apôtre théologien relie étroitement l’amour envers Dieu à celui envers les frères[2].
            Dans la même sens, commentant l'offrande vétérotestamentaire de prémices de pain (Nb 15,16s.), Saint Cyrille applique l'image des gerbes de blé aux communiants qui représentent les prémices de l'humanité offertes au Christ et déjà transférées par l'Eucharistie au ciel. A travers les chrétiens, ce transfert est promis à toute l'humanité. Les épis réunis en gerbe expriment l'union entre membres de l'Église. Ainsi : "L'épi de blé n'est pas considéré seul, … mais offert en gerbe, c'est-à-dire qu'une seule botte est liée à partir de nombreux épis (…). Un est le Christ Jésus, même si nous le considérons composé sous l'apparence d'une gerbe, et il l'est du fait qu'il contient en lui-même tous les croyants, selon une union qui est spirituelle."[3]. Comme les épis sont liés pour être offerts ensemble, ainsi les chrétiens doivent-ils participer ensemble à l'Eucharistie pour constituer l'unique Corps du Christ.
L'image des épis liés en gerbe peut concerner une communauté locale, mais aussi l’Eglise universelle, car chaque communauté, par l'Eucharistie, est en communion avec les autres communautés ecclésiales réunies autour d’une même confession de foi. J’ose penser que de telles perspectives ont été rendues d’autant plus possible par le Concile Vatican II dont nous célébrons cette année le cinquantième anniversaire.
Or, le réalisme de la catholicité de l’Eglise doit être découvert et redécouvert, connu et reconnu chez l’autre dès lors qu’il est appelé frère.
Ainsi, une fois la catholicité découverte par chacun dans sa propre Église, grâce à un enracinement authentique dans la pensée patristique traditionnelle, il devient possible d'étendre le principe d'unité à d'autres communautés, d'autres diocèses, et finalement à l'humanité tout entière, à qui le Christ promet une demeure céleste.
Ceci est en particulier applicable au dialogue œcuménique, où chaque participant peut et doit développer une saine conception de l’Église, car la communion aux Corps et Sang du Christ ne saurait être réduite à un acte individuel ; plus ce sens de l’Église sera approfondi et répandu par chaque membre, plus les communautés ecclésiales pourront se rapprocher pour mieux se découvrir et se comprendre autour d'une vision inclusive de l'Église.
            La charité est alors une dimension ecclésiale et eschatologique, que l'on peut placer en relation avec la communion eucharistique. Par-delà le caractère éphémère de notre possession matérielle, la charité, par l’aumône, témoigne de la pérennité du Royaume à venir. Les biens matériels sont offerts aux pauvres pour préparer notre transfert vers le Royaume des cieux, non éphémère, mais qui constitue notre demeure définitive. La charité est aussi une forme de communion entre celui qui donne et celui qui reçoit. A mon sens, ces réflexions révèlent un dynamisme présent aujourd’hui dans le dialogue entre nos deux Eglises Sœurs, où la charité nourrit le dialogue de vérité que nous entretenons.
            On ne saurait donc trop insister sur l'actualité œcuménique des thèmes ici évoqués : la charité s'exerce envers les frères confessant la même foi et communiant au même Calice, cette condition demeure indispensable pour envisager aussi la charité sur un plan interconfessionnel, où elle est faite d'ouverture à autrui et de découverte des différences ; la charité est aussi inséparable de la vérité, dont notre conscience théologique et dogmatique est responsable devant Dieu, mais aussi vis-à-vis de soi-même et d'autrui.  Quant à l'aumône, loin d'être limitée aux seuls biens matériels, elle pourrait être aussi une nourriture puisée comme ici dans la riche tradition des Pères, pour être partagée avec ceux qui en ressentent le besoin. Cette nourriture est offerte, susceptible d'enrichir quiconque a un authentique désir de vérité, à rechercher ensemble et sans relâche cette unité qui nous fait encore défaut.
Votre Sainteté,
            C’est dans cet esprit, de charité apostolique incarnée par les deux Coryphées des Apôtres, Pierre et Paul, que nous Vous transmettons, les vœux de votre frère de Constantinople, le Patriarche Œcuménique Bartholomée.
             Εἰς πολλὰ ἔτη, Ἁγιώτατε!


{1} Hom s. I Cor, 24,2; L’Eucharistie dans l’antiquité chrétienne, Paris, 1981, p. 185
[2] cf. I Jn 4,20-21
[3] Glaphyra ou morceaux choisis sur les Nombres; PG 69, 624A, texte signalé à propos de l'unité de l'Église par G. Florovski, « Le corps du Christ vivant » dans J.-J Von Allmen (éd.), La sainte Église universelle, Neuchâtel-Paris, 1948, p. 35, n. 1; cf. E. Mersch, op. cit., p. 507-508, n. 1

1 σχόλιο:

Ανώνυμος είπε...

Αιρετικοι προδοτες!!!

Αμεση καθαιρεση χωρις σχολια.

Ειναι βεβαια ενωπιον του Κυριου ηδη αυτοκαθηρημενοι και αυτοαφορισμενοι!

Δεν θελουν να μετανοησουν, το τι κοσμο εχουν παρασυρει στα δικτυα του διαβολου ειναι απεριγραπτο.

Σωσον μας Χριστε μου

Α.Γ.

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